Project Info
Project Description
Ouganda, septembre 2014
- Forêt de Kibale
Le matin, très tôt, au terme d’une petite heure de marche, nous rejoignons un groupe de chimpanzés … encore en train de dormir à plus de 30m dans les arbres. Le soleil n’est pas encore levé. Chaque chimpanzé émerge de son nid individuel et à usage unique qu’il s’est construit la veille au soir. La journée démarre, comme nous, par le petit déjeuner. En ce moment c’est la saison des fruits pour les Chrysophyllum albidum. C’est donc tout naturellement cet arbre qu’ils ont choisi pour y passer la nuit : il n’y a qu’à tendre la main pour casser la croute !
Je me demande souvent à quoi pensent les animaux. Quand il s’agit de grands primates, les yeux levés vers le ciel, la question devient troublante.
- Forêt de Bwindi
Autre forêt mais regard aussi intriguant chez le gorille des montagnes.
Après une marche harassante sur des pentes détrempées, ralentis par les orties, les ronces, les lianes et les fougères géantes, nous arrivons au contact d’un groupe appelé “Oruzogo”. Le pisteur nous fait remarquer leur odeur très forte qui permet de les repérer avant même de les voir. Ceci dit, après l’effort fournit pour arriver jusqu’ici, nous sommes tous en sueur, alors les gorilles doivent s’être faits la même réflexion à notre sujet …
Notre peine n’est pas terminée car comme le groupe se déplace régulièrement, nous devons le suivre dans un terrain toujours aussi casse-gueule … Mais avec en plus le téléobjectif en main alors que jusqu’ici tout était rangé dans le sac à dos laissant les 2 mains libres pour s’accrocher aux branches. Les gorilles doivent bien rire : marchant à 4 pattes et avec des mains à la place des pieds, ils sont nettement mieux armés que nous pour se déplacer là-dedans …
En plein coeur de l’Impénétrable Forêt de Bwindi, j’ouvre mon carnet et note : “J’ai un frisson en pensant que l’humanité est née par ici, dans les forêts primaires de l’Afrique de l’Est avant de décider de marcher sur 2 pieds et d’aller explorer la savane encore plus à l’Est.
Aujourd’hui, Bwindi n’est plus qu’un ilot de forêt isolé par la pression démographique, un confetti vert sur une carte, un lointain vestige de ce qu’a dû être une infinie forêt tropicale. Mais en regardant ce paysage, je me dis que c’est ce que voyaient nos plus lointains ancêtres et là où ils vivaient.”
© Photos et textes: Fabrice Stoger