Carnet 2

Pierre Chéron

Project Info

Project Description

1/ Parc national de Bandhavgarh, Inde, mars 2008
” Le safari du matin dans le secteur de Ghorademon ne se déroulait pas exactement comme on l’eut espéré. Mon guide Paphu savait qu’une tigresse avait 3 jeunes de 3 mois. A 11h nous ressortons du parc pour la fermeture et aussi pour demander une autorisation (payante) afin de rester jusqu’au soir.
Nous revenons donc et patientons. Les heures passent, 16h00 l’heure d’ouverture revient. C’est 20 minutes plus tard que choisit la tigresse Amanala pour apparaitre avec ses petits; c’est aussi à ce moment qu’une myriade de jeeps arrive, faisant fuir les jeunes trop petits. Il est 16h25…”


2/ Parc national du Ruaha , Tanzanie, juin 2016
” La journée avait déjà été riche en belles observations. Nous avions notamment filmé le magnifique bain d’une troupe d’éléphants. Mais c’est le lot de ce parc très peu visité de nous réserver des surprises !

Après avoir arpenté les berges d’une rivière asséchée, nous avions regagné la piste et je percevais la déception de Kahimba, mon guide. Il demanda au chauffeur de revenir et c’est au moment où la piste coupait le lit de sable, que celà se produisit. Nous étions quasiment “tombé” sur une famille de lions cachée à notre vue par un rocher et soudain découverte par l’avancée de notre jeep. Tout près de nous, la lionne prend l’un des petits dans sa gueule et la voilà qui remonte le lit de sable avec les deux autres lionceaux qui, cahin-caha, la précèdent ou la suivent en trottinant. D’abord nous les suivons, puis je demande à faire le chemin à leur niveau, enfin nous arrivons devant l’entrée de leur cache. La mère lionne se pose et sa progéniture joue avec elle. Pour les petits, nous sommes transparents. C’est merveilleux et nous sommes seuls. Nous restons là pendant plus d’une heure. Hors du temps. Les petits font de la glissade sur la lionne, bonne mère elle se laisse manger la queue. En récompense elle est l’objet de moult câlins, avant que le très jeune âge des bébés ne les attire dans les bras de Morphée “.


3/ Parc national de Katavi, Tanzanie, novembre 2011
” Nous roulons dans ce parc sauvage où personne ne vient. Trois petits lodges qui ne sont jamais remplis et c’est en tout 30 touristes dans les lieux ! Ne nous plaignons pas. C’est un manager d’un lodge du Ruaha qui m’avait donné le “tuyau”: “Katavi est inviolé, comme à l’origine”. C’est vrai !

Nous cheminons donc vers Elephant Plains, une très vaste plaine où se regroupent les grands troupeaux. Un jour nous avions des milliers de buffles. Aujourd’hui ce sera les éléphants.

Nous nous étions avancés en profondeur dans la plaine pour suivre des antilopes rouannes. Les animaux ne nous laissaient pas les approcher. C’est normal, ils ne sont pas du tout habitués aux humains ! Au loin des formes se mouvaient et assez rapidement nous apercevons une gigantesque troupe d’éléphants qui se dirige vers nous. Nous restons figé au milieu de l’herbe jaunie, loin de la piste. Lentement les centaines d’individus s’alignent en une sorte de file et quatre éléphants se détachent du groupe pour nous bloquer et protéger les autres animaux. Fasciné nous assistons à cette longue scène d’un temps que nous pensions perdu.”


4/ Parc national du Ruaha, Tanzanie, janvier 2013
” Je logeais dans un camp de brousse au coeur du parc avec comme voisins des lions qui habitaient le lit d’une petite rivière asséchée à quelques centaines de mètres de nos tentes. Mais surtout il y avait “Fundi”. Un léopard dont le territoire englobait notre camp qu’il visitait régulièrement. Je me rappèle mes premiers jours, lorsque le manageur m’avait demandé avec un sourire: “As-tu bien dormi ? Qu’est ce que tu faisais à 23h ?”” Ben je dormais !” C’est alors qu’il me montra les vidéos des pièges photo. A 23h, Fundi regardait à l’intérieur de ma tente à travers la moustiquaire ! Mais la caractéristique remarquable de ce léopard est qu’il se laissait approcher à presque le toucher. Il longeait la jeep sans crainte et je le filmais par dessus ! La photo d’illustration à été faite avec un 200mm à 2 mètres… Ce léopard curieux adorait les jeeps, allez savoir pourquoi ? Il les explorait toujours très interressé. Et c’est naturellement que les locaux l’on nommé Fundi qui signifie: “qui aime la mécanique”.
Ce 31 janvier 2013, ce fût la dernière fois que je revoyais Fundi, mais je n’allais pas rester sans nouvelles. Quelques mois plus tard, je recevais un courrier m’indiquant que Fundi n’avait pas pu résister plus longtemps. Il était monté sur le capot d’une jeep remplie de touristes et avait observé le tableau de bord à travers la vitre. (Les guépards montent parfois sur les véhicules, mais avec un léopard c’est risqué et à ma connaissance unique).
L’année suivante je revenais, mais Fundi avait disparu”.


5/ Parc national de Bandhavgarh, Inde, avril 2005
” Le safari d’après-midi touchait à sa fin. Nous étions sur le territoire de la tigresse Amanala, mère expérimentée qui a eu 5 portées au cours de sa vie. En ce temps, elle avait 3 jeunes de 12 mois à élever.
Notre jeep s’était arrêtée sur la piste dite Rampur Pahari, qui rejoint le lieu-dit Ghorademon. Le véhicule était positionné en face d’une sortie de la forêt, trajectoire pour aller en direction du point d’eau voisin. En ces fortes chaleurs, il était probable, mais jamais certain, que les félins viennent s’abreuver. Ici,… ou ailleurs…
Voilà donc un premier jeune qui montre sa frimousse curieuse, attendant ses autres frères et sa mère protectrice. On se frotte pour se rassurer et la tigresse avance en protégeant ses petits qui passent rapidement sur son flanc gauche. Arrivée au niveau de la jeep, elle nous montre ses crocs. On est prévenu, on ne bougera pas. Et très vite la petite famille traverse la route, replongeant dans la forêt pour aller se rafraichir. “

Clic-clac, les 36 photos de la pellicule sont déjà terminées…
Pour nous, la survenue de cette famille de tigres fût un vrai bonheur, d’autant qu’à époque, inexpérimenté, je pensais les chances très minces.
Voilà ma 1ère fois pour mes premiers tigres. Elle n’a pas donné les meilleures photos mais elles en sont parmi les plus précieuses pour moi. “

(A cette époque, je faisais encore mes photos en diapositives. La sensibilité était dérisoire en regard des possibilités que l’on a de nos jours. Nous avions 100 ou 400 iso, mais nous faisions quand même des photos !)

© Photos et textes: Pierre Chéron

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